Le soulier de satin, de Paul Claudel - Fragments

« Testament sentimental et  dramatique » Le Soulier de satin est l’œuvre majeure où l’auteur  affirmait qu’était rassemblé l’essentiel de sa vie, de son art et de sa  pensée.

Nous voici proches d’une folle  traversée où, de l’Orient à l’Occident, le silence d’une absence nous  guide en terre étrangère pour nous révéler à la foi même... Tombeau vide, qui dans l’ombre étreint nos rêves, et nous permet de partir à l’assaut du monde en quête d’un Amour absolu. Nous  gravirons pas à pas les quatre journées qui composent cette œuvre  monumentale pour en proposer des fragments. L’Asie a vu éclore cette  œuvre, écrite au Japon selon la tradition secrète du Nô, nous tenterons d’en déchiffrer quelques énigmes...

Le 1ᵉʳ septembre 1923, un terrible tremblement de terre secoue le Japon.   Tokyo est ravagé par les flammes.  Paul Claudel,  « l’ambassadeur-poète », vient de voir disparaître une grande partie de  son œuvre Le Soulier de Satin. Se mettant immédiatement à la tâche de  réécriture, des fragments  surgissent alors de sa mémoire, dans la  pénombre de son bureau hanté  par la présence de son amour impossible,  Ysée … Prouhèze.   Une croisée des chemins entre son œuvre et l’épreuve  du manque, ce  tombeau vide.  L’ombre double créant alors ce pont entre  les âmes  révélées par les épreuves d’amour. Permettant ainsi la  naissance  du Céleste dans le renoncement de la Rose.