« C'est grâce à une 𝐛𝐢𝐛𝐥𝐢𝐨𝐭𝐡é𝐜𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐮 𝐪𝐮𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞𝐫 qui s'intéressait à nos activités et aux traditions orales, que le Conte, ou plutôt 𝐥'𝐀𝐫𝐭 𝐝𝐮 𝐂𝐨𝐧𝐭𝐞, est 𝐞𝐧𝐭𝐫é au 𝐌𝐚𝐧𝐝𝐚𝐩𝐚. Cela devait être 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭 𝟏𝟗𝟖𝟎.
A ce moment-là, on ne savait plus ce qu'était le conte !
Au Mandapa, nous ne savions pas vraiment comment se passait une performance de "conteuse".
Ces premières soirées ont marqué une "𝐫𝐞𝐝𝐞𝐜𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭𝐞 𝐝𝐮 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞"! Ajoutant ainsi, en 𝐩𝐢𝐨𝐧𝐧𝐢𝐞𝐫, un lieu nouveau aux rares qui l'avaient précédé.
Les gens téléphonaient et demandaient : que fait-elle? Elle nous lit une histoire ?
Ce soir-là, il y eut 𝟕 𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬. Nous sommes restés à l'entrée, groupés comme autour de l'âtre.
De mémoire, ce sont les 𝟏𝟎𝟎𝟏 𝐍𝐮𝐢𝐭𝐬, qui ont 𝐢𝐧𝐚𝐮𝐠𝐮𝐫é 𝐜𝐞 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝 𝐜𝐡𝐞𝐦𝐢𝐧, comme il se devait !
Séduits et heureux de participer au renouveau d'un art traditionnel que les français urbains oubliaient, nous avons 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐢𝐬𝐭é.
Le 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐜 𝐚 𝐠𝐫𝐨𝐬𝐬𝐢. Nous avons reçu, il semble, tous les 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐩𝐢𝐨𝐧𝐧𝐢𝐞𝐫𝐬, accompagnant le développement rapide de cet art. Puis leurs émules, mettant en valeur la 𝐫𝐢𝐜𝐡𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐚𝐥𝐢𝐭é𝐬 et des 𝐭𝐞𝐜𝐡𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬.
Nous avons même osé programmer, quelques années après, notre première 𝐍𝐮𝐢𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞𝐬 ; il y en a eu plusieurs par la suite.
Enfin, nous avons pu programmer des 𝐟𝐞𝐬𝐭𝐢𝐯𝐚𝐥𝐬 𝐚𝐧𝐧𝐮𝐞𝐥𝐬, sur plusieurs semaines, avec un 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐜 𝐝𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐞𝐧 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐢𝐦𝐩𝐨𝐫𝐭𝐚𝐧𝐭, connaisseur et curieux.
Ainsi sont nés les "𝐂𝐨𝐧𝐭𝐞𝐬 𝐝'𝐇𝐢𝐯𝐞𝐫" dont la 𝟑𝟖è𝐦𝐞 é𝐝𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 s'est achevée, juste avant que les veillées à domicile ne deviennent plus solitaires. Cette juxtaposition fait paraître plus que jamais 𝐥'𝐢𝐦𝐩𝐨𝐫𝐭𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 "𝐂𝐨𝐧𝐭é𝐞" 𝐭𝐫𝐚𝐝𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥𝐥𝐞… »
- 𝐌ilena Salvini